L’exposition «Les Nuits Corticales» prend vie au Petit Palais, le musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, mettant en lumière ses collections exceptionnelles et son caractère distinctif. Créée spécialement pour ce lieu, chaque œuvre a été soigneusement conçue pour interagir avec son environnement, créant un dialogue harmonieux, opposé ou en parfaite adéquation. L’artiste, la commissaire, l’équipe du musée, les chercheurs, les producteurs et les artisans ont collaboré pendant plus de 15 mois pour donner vie à cette expérience immersive explorant la réalité.
Une expérience hors norme
L’exposition se compose de situations variées, de rendez-vous et d’une mécanique en constante évolution, toujours en marge de la norme. Chaque élément crée un ensemble interdépendant où l’humain, les créatures, les organes, les mécanismes, les machines, leur environnement, les productions et les infrastructures s’influencent mutuellement, formant ainsi une expérience immersive. Bien que parfois déroutante, l’exposition, immatérielle et mystérieuse, semble infuser l’institution comme un fantôme en mouvement, suivant sa propre horloge interne.
Des Œuvres authentiques et réelles
Malgré son apparence déconcertante, «Les Nuits Corticales» repose sur des faits réels, présentant des éléments authentiques. Cette exposition se propage comme une rumeur, un mirage confirmé à mesure que vous explorez ses différents aspects.
Décryptage d’une oeuvre : TRAJECTOIRES
Parmi les œuvres exposées, l’installation TRAJECTOIRES se distingue. Composée de 12 drapeaux conçus à partir de tissus recyclés, chaque motif est réalisé avec de l’huile de vidange usée provenant d’un voyage entre le studio de l’artiste à Eaubonne et le Monte Verità en Suisse. Les mâts en aluminium, d’une hauteur de 200 cm, supportent des drapeaux mesurant 90 x 150 cm.
Un voyage spatio-temporel
Le Monte Verità, lieu emblématique en Suisse, a une histoire riche, associée à des intellectuels du début du 20e siècle. L’artiste Loris Gréaud a entrepris un voyage de 1728 km, vidangeant son véhicule avant le départ. L’huile usée chargée de graisse et de saleté a été utilisée pour créer ces drapeaux dynamiques, réagissant au vent le long de la façade du Petit Palais. Ils incarnent une multitude de perspectives sur une histoire commune, dialoguant avec le reste de l’exposition.
Une vision dystopique
L’installation TRAJECTOIRES reflète une vision dystopique et témoigne des cicatrices d’un monde révolu, désormais confronté à l’Anthropocène. Ces drapeaux flottent de manière indécise, créant une ambiance de voyage spatio-temporel où les trajectoires importent bien plus que la destination finale.
Cette exposition souligne l’importance des textes explicatifs et du personnel sur place pour comprendre le message véritable d’une œuvre. En dévoilant les processus de création et les histoires qui les sous-tendent, «Les Nuits Corticales» offre une expérience artistique enrichissante au cœur de Paris.